Nous sommes dans les années 1830, Marie-Aude Murail nous conte les tribulations du jeune Malo, sans famille lui aussi, se sentant fils de voleur à cause de cette marque de bagnard appliquée au fer rouge sur son épaule, alors qu’il n’était qu’un nourrisson. A-t-il raison ? Cette marque signifie-t-elle vraiment l’infamie, fait-elle fatalement de vous un « grinche » ? Malo de Lange retrouvera-t-il son vrai « daron » et sa vraie « daronne » ?
Vous le saurez en suivant ce jeune garçon au grand cœur, dans des mystères d’un Paris tout au souvenir de Vidocq, dont l’épicentre est l’œil rouge du Lapin volant, enseigne peu fréquentable où « jaspiner l’arguche » est de rigueur.
L’auteure, avec ce grand talent qui la caractérise, distille une intrigue où l’on se perds avec délice dans une âpreté où s’allient rudesse et légèreté, mais aussi pour ses clin d’œil à la littérature dite classique voire dite jeunesse, et son amour de la langue qui se poursuit dans l’argot (l’arguche) d’un Paris légendaire qui doit tout aux écrivains. Une histoire pleine de rebondissement poussant l’intrigue vers une quasi distanciation théâtrale et un plaisir ineffable d’immersion par le langage utilisé jusqu’en ses marges.